·
RAPPORT ANNUEL
IRAN 2015/2016
Les autorités ont imposé des restrictions
sévères à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Des
journalistes, des défenseurs des droits humains et des syndicalistes, entre
autres voix dissidentes, ont été arrêtés et emprisonnés sur la base
d’accusations vagues et de portée large. Le recours à la torture et à d’autres
formes de mauvais traitements est resté répandu, en toute impunité. Les
conditions de détention étaient éprouvantes. Cette année encore des procès
inéquitables ont eu lieu, débouchant dans certains cas sur des condamnations à
mort. Les femmes, ainsi que les membres des minorités ethniques et religieuses,
souffraient de discrimination généralisée, dans la loi et dans la pratique. Des
châtiments cruels ont été appliqués ; des condamnés ont notamment été rendus
aveugles, amputés ou fouettés. Les tribunaux ont prononcé des condamnations à
mort pour toute une série de crimes ; de nombreux prisonniers, dont au
moins quatre mineurs délinquants, ont été exécutés.
Contexte
Les négociations entre l’Iran et les cinq
membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, auxquels
s’ajoutait l’Allemagne, ont abouti en juillet à un accord aux termes duquel
l’Iran acceptait de réduire son programme nucléaire en échange de la levée des
sanctions internationales.
En mars, le Conseil des droits de l’homme
[ONU] a renouvelé le mandat du rapporteur spécial sur la situation des droits
de l’homme dans la République islamique d’Iran ; le gouvernement a
continué de lui refuser, de même qu’à d’autres experts des Nations unies, l’autorisation
de se rendre dans le pays. Le Conseil des droits de l’homme a adopté
officiellement le rapport du deuxième Examen périodique universel de la
situation des droits humains dans le pays. L’Iran a accepté entièrement
130 recommandations et partiellement 59 autres ; il en a rejeté
102, dont celles qui l'invitaient à ratifier la Convention contre la torture et
la Convention sur les femmes [ONU] et à cesser d’appliquer la peine de mort aux
personnes âgées de moins de 18 ans au moment du crime qui leur était
reproché.
Liberté
d’expression, d’association et de réunion
Le gouvernement a maintenu les restrictions
sévères pesant sur la liberté d’expression, d’association et de réunion.
Facebook, Twitter et d’autres réseaux sociaux ont été bloqués ; des organes
de presse ont été fermés ou suspendus, par exemple le mensuel féminin Zanan ;
des programmes de télévisions étrangères par satellite ont été brouillés ;
des journalistes et des cybermilitants, entre autres détracteurs du
gouvernement, ont été arrêtés et emprisonnés ; et des manifestations
pacifiques ont été réprimées.
En août, le ministère de la Communication et
des Technologies de l’information a annoncé la deuxième phase du
« filtrage intelligent » des sites Internet considérés comme ayant
des effets socialement néfastes, réalisé avec l’aide d’une entreprise
étrangère. Les autorités ont poursuivi leurs efforts en vue de créer un
« système Internet national », qui pourrait permettre de limiter
encore plus l’accès à l’information en ligne. Des personnes qui utilisaient les
réseaux sociaux pour exprimer leur désaccord avec le pouvoir ont été arrêtées
et inculpées1. En juin, un
porte-parole du pouvoir judiciaire a annoncé l’arrestation de cinq personnes
pour activités « antirévolutionnaires » sur les réseaux sociaux et
cinq autres pour « actes contraires aux bonnes mœurs dans le
cyberespace ».
Mir Hossein Mousavi, Mehdi Karoubi et Zahra
Rahnavard, personnalités de l’opposition, étaient toujours assignés à
résidence, sans inculpation ni jugement. Cette année encore, de très nombreux
prisonniers d’opinion ont été arrêtés ou purgeaient des peines d'emprisonnement
pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux. Parmi eux
figuraient, entre autres, des journalistes, des artistes, des écrivains, des
avocats, des syndicalistes, des étudiants et des défenseurs des droits humains,
des droits des femmes ou des minorités.
Le Code pénal islamique de 2013 dispose que
les personnes déclarées coupables de multiples chefs ne doivent purger que la
plus longue des peines prononcées, mais les juges doivent condamner les
prévenus à des peines plus sévères que le maximum prévu par la loi quand il y a
plus de trois infractions. En conséquence, les autorités engagent des
poursuites contre des détracteurs pacifiques sur la base de fausses accusations
multiples pour obtenir le prononcé d’une longue peine d’emprisonnement2.
Cette année encore, des manifestations
pacifiques ont été réprimées. Le 22 juillet, la police a arrêté et retenu
temporairement des dizaines d'enseignants, tout en en dispersant des milliers
d’autres qui s’étaient rassemblés devant le Parlement à Téhéran pour protester,
entre autres, contre le harcèlement des enseignants ayant des activités
syndicales et réclamer la libération de syndicalistes de premier plan,
notamment celle d’Ismail Abdi, qui se trouvait toujours en détention à la fin
de l'année3.
Torture et
autres mauvais traitements
Cette année encore, des détenus se sont
plaints d’avoir été torturés et maltraités, tout particulièrement lors des
enquêtes initiales ; ces pratiques avaient essentiellement pour but de les
contraindre à « avouer » ou de recueillir d’autres éléments à charge.
Un nouveau Code de procédure pénale entré en
vigueur en juin a introduit des garanties, notamment la tenue dans chaque
province de registres centraux électroniques des détenus. Toutefois, ce code
n’assure pas une protection suffisante contre la torture et ne met pas la
législation iranienne en conformité avec les normes internationales. Il ne
garantit pas aux détenus la possibilité, comme il se doit, de consulter un
avocat indépendant dès le moment de leur interpellation – une obligation
juridique pour les protéger contre la torture et les autres formes de mauvais
traitements. La législation iranienne ne contient aucune définition spécifique
du crime de torture et le nouveau code n'établit pas de procédures détaillées
pour enquêter sur les allégations de torture. Qui plus est, si le code indique
bien que les déclarations obtenues sous la torture sont irrecevables en tant
que preuve, il le fait uniquement en des termes généraux, sans aucune
disposition détaillée.
Les prévenus et les condamnés étaient privés
des soins médicaux adaptés à leur état ; dans certains cas, les autorités
n'ont pas fourni, à titre de punition, les médicaments prescrits à certains
prisonniers, ou ont refusé de suivre les recommandations d’un médecin qui
conseillait leur hospitalisation4. Les détenus
étaient souvent soumis à de longues périodes d’isolement, ce qui s'apparentait
à de la torture ou d’autres mauvais traitements.
Ils étaient enfermés dans des cellules
surpeuplées et insalubres, recevaient une quantité insuffisante de nourriture
et étaient exposés à des températures extrêmes. C’était notamment le cas des
détenus des prisons de Dizel Abad à Kermanshah, d’Adel Abad à Chiraz, de
Gharchak à Varamin et de Vakilabad à Meched. Selon d'anciens prisonniers, 700 à
800 détenus de la prison centrale de Tabriz étaient entassés dans trois
cellules mal aérées et insalubres, avec à leur disposition seulement
10 toilettes. Les autorités ne tenaient le plus souvent pas compte des
règlements pénitentiaires exigeant que les différentes catégories de
prisonniers soient détenus dans des quartiers séparés. Des prisonniers
politiques, dont certains étaient des prisonniers d’opinion, se sont mis en
grève de la faim pour protester contre cet état de fait. La mort d'au moins un
prisonnier d'opinion, Shahrokh Zamani, probablement imputable aux mauvaises
conditions de détention et au manque de soins médicaux, a été signalée.
Châtiments
cruels, inhumains ou dégradants
Des châtiments violant la prohibition de la
torture et des autres peines cruelles, inhumaines ou dégradantes ont continué
d’être prononcés et appliqués. Ces peines, telles que la flagellation,
l'amputation et l'énucléation, ont été parfois infligées en public. Le 3 mars,
les autorités de Karaj ont délibérément rendu aveugle de l’œil gauche un homme
qui avait été condamné au titre du principe de « réparation » (qisas) pour
avoir jeté de l’acide dans la figure d’un autre homme. Il devait également
subir l’ablation de l’œil droit. L’application de la peine d’un autre
prisonnier prévue pour le 3 mars a été reportée. Cet homme devait être
rendu aveugle et sourd5.
Le 28 juin, les autorités de la prison
centrale de Meched, dans la province du Khorassan, ont amputé, semble-t-il sans
anesthésie, quatre doigts de la main droite de deux hommes condamnés pour vol6.
Des peines de flagellation ont également été
appliquées. En juin, un procureur adjoint de Chiraz a annoncé l’interpellation
de 500 personnes, dont 480 ont été jugées et déclarées coupables dans
les 24 heures qui ont suivi pour avoir mangé en public pendant le mois de
ramadan. La plupart ont été condamnées à la flagellation, peine qui leur a été
appliquée par le Bureau d’exécution des peines. Certaines peines de
flagellation auraient été infligées en public.
Procès
inéquitables
De nombreux procès, dont certains ont abouti
à une condamnation à mort, ont été manifestement iniques. Les accusés avaient
le plus souvent été détenus avant leur procès pendant plusieurs semaines, voire
plusieurs mois, durant lesquels ils n’avaient eu que peu, ou pas du tout,
la possibilité d'entrer en contact avec leur avocat ou leur famille. Ils
avaient été contraints de rédiger ou de signer des « aveux », retenus
comme principale preuve à charge dans une procédure inéquitable. Les juges ont
régulièrement rejeté les allégations des accusés faisant état de torture et de
mauvais traitements pendant la détention précédant le procès, sans ordonner
l’ouverture d’une enquête.
Le nouveau Code de procédure pénale est entré
en vigueur en juin après des années de débats. Ce texte a apporté quelques
améliorations, notamment des règles plus strictes pour la conduite des
interrogatoires et l’obligation d’informer les détenus de leurs droits, mais il
a été considérablement affaibli par des amendements approuvés quelques jours
avant son entrée en vigueur. Citons notamment une disposition qui
restreint le droit des accusés dans les affaires relatives à la sécurité
nationale d’être assistés de l’avocat de leur choix durant la phase d’enquête,
souvent longue ; ils ne peuvent choisir qu’un avocat approuvé par le
responsable du pouvoir judiciaire. Ce code applique la même restriction aux
suspects dans les affaires de crime organisé, qui peuvent déboucher sur une
sentence capitale, la réclusion à perpétuité ou l’amputation7. Un
responsable haut placé du pouvoir judiciaire a déclaré, en réponse aux
critiques sur ces modifications, que « le problème était que certains
avocats étaient des fauteurs de troubles potentiels ». Il semble que, dans
certains cas, les tribunaux aient étendu à la phase du procès la restriction
pesant sur le droit de l’accusé de désigner l’avocat de son choix.
Les juridictions d’exception, telles que le
Tribunal spécial pour le clergé, créé en dehors de tout cadre légal, et les
tribunaux révolutionnaires, ont continué à fonctionner au mépris des normes
internationales relatives à l'équité des procès. Le pouvoir judiciaire n’était
pas indépendant et les tribunaux étaient toujours soumis aux ingérences des
services de sécurité, notamment du ministère du Renseignement et des Gardiens
de la révolution, qui exerçaient des pressions pour que les accusés soient
déclarés coupables et condamnés à de lourdes peines8.
Liberté de
religion et de conviction
Les membres de minorités religieuses
– baha’is, soufis, yarsans (ou Gens de la vérité), musulmans convertis au
christianisme, sunnites et musulmans chiites convertis au sunnisme, entre
autres – ont continué d'être confrontés à la discrimination dans le
domaine de l’emploi et à des restrictions à l’accès à l’éducation et à la
liberté de pratiquer leur foi. Des informations ont fait état de l’arrestation
et de l'incarcération de plusieurs dizaines de baha’is, de musulmans convertis
au christianisme et de membres d’autres minorités religieuses, entre autres
pour avoir dispensé des cours à des étudiants baha’is, à qui l’enseignement
supérieur est interdit.
Cette année encore, les autorités ont détruit
des lieux sacrés baha’is, sunnites et soufis, dont des cimetières et des lieux
de culte.
En août, un tribunal révolutionnaire de
Téhéran a déclaré Mohammad Ali Taheri coupable de « diffusion de la
corruption sur terre » pour avoir fondé le groupe spirituel Erfan-e
Halgheh, et l’a condamné à mort. Cet homme avait déjà été condamné en 2011 à
cinq ans d’emprisonnement, 74 coups de fouet et une amende pour
« outrage aux valeurs sacrées de l’islam »9. Des peines
de prison ont aussi été prononcées contre plusieurs de ses disciples. En
décembre, la Cour suprême a annulé sa condamnation pour « enquête
insuffisante » et a renvoyé l'affaire devant le tribunal de première
instance.
Discrimination
– minorités ethniques
Les groupes ethniques défavorisés
– Arabes ahwazis, Azéris, Baloutches, Kurdes et Turkmènes – se
plaignaient toujours d'être victimes d’une discrimination systématique de la
part des autorités gouvernementales, tout particulièrement en matière d’emploi,
de logement, d’accès aux responsabilités politiques et d’exercice de leurs
droits culturels, civils et politiques. Il leur était toujours interdit
d’utiliser leur langue comme support d’enseignement dans les écoles primaires.
Ceux qui réclamaient des droits culturels et linguistiques plus étendus
risquaient d’être arrêtés, emprisonnés et, dans certains cas, condamnés à mort.
Les forces de sécurité ont réprimé de manière
disproportionnée des manifestations de membres de minorités ethniques,
notamment d'Arabes ahwazis, d'Azéris et de Kurdes. Selon certains témoignages,
la police a procédé à de nombreuses arrestations en mars et en avril dans la
province du Khuzestan, à population majoritairement arabe. Elle a notamment
arrêté plusieurs personnes à l'issue d'un match de football au cours duquel de
jeunes Arabes ahwazis avaient déployé une banderole en solidarité avec Younes
Asakereh, un marchand ambulant arabe ahwazi mort quelques jours plus tôt, le
22 mars, après s’être immolé par le feu pour protester contre les
autorités municipales. Il semble que Younes Asakereh n'ait pas pu bénéficier de
soins d’urgence faute d’argent. Ces interpellations ont eu lieu à l’approche du
10e anniversaire des manifestations antigouvernementales de
masse qui avaient eu lieu en avril 2005 au Khuzestan, à la suite de la
publication d’une lettre dans laquelle était énoncée l’intention du
gouvernement de mettre en œuvre un ensemble de mesures visant à réduire la
proportion d'Arabes dans la population de cette province. Lors de leur
intervention au stade de football, les policiers semblent avoir arrêté et
frappé tout particulièrement les hommes portant la tenue arabe traditionnelle10.
En novembre, plusieurs Azéris auraient été arrêtés
en lien avec des manifestations largement pacifiques survenues dans plusieurs
villes pour protester contre un programme de télévision jugé offensant par la
communauté azérie.
Le 7 mai, la police antiémeute aurait
fait un usage excessif ou injustifié de la force pour disperser des
manifestants à Mahabad, une ville à majorité kurde située dans la province de
l’Azerbaïdjan occidental, qui protestaient contre la mort d’une femme kurde à
la suite d’une chute dans des circonstances non élucidées.
Droits des
femmes
Les femmes ont continué d'être l'objet de
discrimination, dans la législation – notamment en droit pénal et dans le
droit de la famille – et en pratique. Les femmes et les filles ont
également été confrontées à de nouvelles remises en cause de leurs droits
sexuels et reproductifs, et de leur santé dans ce domaine. Le Parlement a
examiné plusieurs projets de loi susceptibles de porter encore davantage
atteinte aux droits des femmes, notamment le projet de loi visant à accroître
le taux de fertilité et à prévenir le déclin de la population, qui bloquerait
l’accès à l’information sur la contraception et interdirait la stérilisation
volontaire. Le Parlement a adopté le 2 novembre les principes généraux
d'un autre texte : le projet de loi global sur la population et
l’exaltation de la famille. Si ce texte est promulgué, tous les organismes
publics et privés devront, lorsqu’ils recruteront du personnel, accorder la
priorité d'abord aux hommes ayant des enfants, puis aux hommes mariés sans
enfant et enfin aux femmes mariées ayant des enfants. Cette loi risque aussi de
conforter encore davantage la violence domestique dans son statut
d'« affaire privée ».
Dans la pratique, les femmes ont continué
d'avoir un accès réduit à des moyens de contraception modernes et abordables,
les autorités n’ayant pas rétabli le budget du programme public de
planification familiale supprimé en 2012.
Les femmes et les filles n’étaient pas
suffisamment protégées contre les violences, sexuelles et autres, telles que le
mariage précoce et forcé. Les autorités n’ont adopté aucune loi érigeant en
infractions pénales ces pratiques, pas plus que d'autres formes de violence
telles que le viol conjugal et les violences au sein de la famille. Les lois
sur le port obligatoire du voile (hijab)permettaient toujours à la
police et aux forces paramilitaires de harceler les femmes, de leur infliger
des violences et de les emprisonner.
Les autorités ont subi des pressions locales
et internationales les poussant à autoriser les femmes à assister aux matches
internationaux de volley-ball masculin dans le stade Azadi de Téhéran, mais
elles n'ont pas cédé à ces pressions du fait de l’opposition de groupes
ultraconservateurs, notamment Ansar Hezbollah.
Peine de mort
Cette année encore, la peine de mort a été
largement appliquée ; de nombreuses exécutions, y compris de mineurs
délinquants, ont eu lieu, dans certains cas en public.
Les tribunaux ont prononcé de nombreuses
sentences capitales, le plus souvent à l’issue de procès inéquitables et pour
des infractions, par exemple celles liées à la drogue, qui ne relevaient pas
des « crimes les plus graves » au regard du droit international. La
majorité des personnes exécutées au cours de l’année avaient été condamnées
pour des infractions à la législation sur les stupéfiants ; d’autres ont
été exécutées pour meurtre ou après avoir été déclarées coupables de crimes
définis de manière vague comme « l’inimitié à l’égard de Dieu ».
De nombreux prisonniers accusés de crimes
passibles de la peine de mort n’ont pas été autorisés à rencontrer un avocat
pendant leur détention durant l'enquête précédant le procès. Le nouveau Code de
procédure pénale a abrogé l’article 32 de la loi de 2011 sur les stupéfiants,
qui privait les personnes condamnées à mort pour des infractions liées à la
drogue de la possibilité d’interjeter appel. On ignorait toutefois si les
prisonniers condamnés avant l’entrée en vigueur du code auraient le droit
d’interjeter appel.
Plusieurs dizaines de mineurs délinquants
étaient toujours sous le coup d’une sentence capitale. Un certain nombre ont
été de nouveau condamnés à mort après avoir bénéficié d'un deuxième procès
en vertu des nouvelles directives sur la condamnation des mineurs figurant dans
le Code pénal islamique de 2013. Amnesty International est en mesure de
confirmer l’exécution d’au moins trois mineurs délinquants ; Javad Saberi,
pendu le 15 avril, Samad Zahabi, pendu le 5 octobre, et Fatemeh
Salbehi, pendue le 13 octobre. Selon des groupes de défense des droits
humains, un autre mineur délinquant, Vazir Amroddin, ressortissant afghan,
aurait été pendu en juin ou en juillet. En février, les autorités ont transféré
Saman Naseem, condamné en 2013 pour un crime commis alors qu’il était âgé de
17 ans, dans un lieu tenu secret, ce qui a suscité l’inquiétude au niveau
international et a fait craindre qu’il ne soit sur le point d’être exécuté.
Après l'avoir soumis à une disparition forcée pendant cinq mois, les autorités
l'ont finalement autorisé à téléphoner à sa famille en juillet, et ont confirmé
à son avocat que la Cour suprême avait ordonné, en avril, qu'il soit rejugé11.
Le Code pénal islamique prévoyait toujours la
lapidation comme méthode d’exécution. Au moins deux condamnations à mort par
lapidation ont été prononcées, mais aucune exécution par cette méthode n’a été
signalée au cours de l’année.
- Iran. Un producteur de télévision condamné à la prison à l'issue d'un
procès inique : Mostafa Azizi (MDE 13/2272/2015) ; Iran. Un couple condamné à l'emprisonnement pour des
infractions relatives à la sécurité nationale (MDE 13/2520/2015)
- Iran. Les lourdes peines de prison prononcées contre deux militantes
mettent en évidence une injustice généralisée (nouvelle,
2 juin)
- Iran. Un syndicaliste de premier plan détenu illégalement :
Ismail Abdi (MDE 13/2208/2015)
- Iran. La mort d’un syndicaliste doit inciter les autorités à remédier
à des conditions de détention déplorables (MDE 13/2508/2015)
- Iran. Ablation de l’œil d’un homme condamné à être rendu aveugle, un
châtiment d’une « cruauté extrême » (nouvelle,
5 mars)
- Iran
amputates fingers of two men in shocking act of cruelty (MDE 13/1998/2015)
- Iran.
Draconian amendment further erodes fair trial rights (MDE 13/1943/2015)
- Iran. Des militants torturés pour avoir brûlé un drapeau (MDE 13/2110/2015)
- Iran. Mohammad Ali Taheri condamné à mort (MDE 13/2245/2015)
- Iran. Une vague d’arrestations vise les militants arabes ahwazis (nouvelle,
28 avril)
- Iran. La famille d’un mineur délinquant, qui devait être exécuté il y
a cinq mois, apprend enfin quel sort lui a été réservé (nouvelle,
13 juillet)
No comments:
Post a Comment