Monday, February 29, 2016

Une petite fille syrienne s’exprime, en pleurs : donnez-nous la paix

La Conférence : Les femmes unies contre l’intégrisme islamiste en Iran
27 février 2016
Samedi 27 février, à la veille de la Journée Mondiale de la Femme, une grande conférence intitulée « Engagement pour la parité : le femmes unies contre l’intégrisme islamiste » a eu lieu à Paris en présence de Maryam Radjavi, la Présidente-élue de la Résistance iranienne, et de nombreuses personnalités politiques, des intellectuels, figures éminentes et des activistes du mouvement pour l’égalité venus de 26 pays de quatre continents.

Une petite fille syrienne s’exprime, en pleurs : donnez-nous la paix


Sunday, February 28, 2016

« PERSONNE NE POURRA PRÉSERVER BACHAR AU POUVOIR »

MOYEN-ORIENT - ENTRETIEN AVEC NAGHAM AL GHADRI, QUI EST AUJOURD’HUI À PARIS
« PERSONNE NE POURRA PRÉSERVER BACHAR AU POUVOIR »
27/02/2016
Pour la vice présidente de la coalition syrienne, Nagham Al Ghadri, rien ne sauvera le maître de Damas.
Est Républicain – Le plan de cessez-le-feu porté par les USA et la Russie est-il « un signe d'espoir pour la population syrienne » ?
Nous croyons en la nécessité d'un cessez-le-feu obtenu par un accord général, approuvé par l'en-semble des Syriens, condition préalable pour l'acheminement de l'aide humanitaire. Or, ce plan n'émane pas du conseil de sécurité des Nations-Unies, pourtant chargé de préserver la paix et la sécurité dans le monde. Nous attendons de voir comment Assad et de ses alliés le respecteront.
Quel est, aujourd'hui, l'avenir de l'opposition syrienne?
Après tous les sacrifices consentis par le peuple syrien, et toutes les victimes, ni la Russie, ni quiconque ne pourra préserver Bachar au pouvoir. Le peuple syrien s'est exprimé, il a déclenché une révolution. Les Syriens n'abandonneront pas tant qu'ils n'auront pas renversé Bachar.
Cette opposition n'est-elle pas, gangrenée par les islamistes?
Les groupes islamistes font front commun avec le régime syrien. Ils sont les produits fabriqués par les services de renseignement syriens ainsi que par d'autres pays. Le peuple syrien, lui, reste très éloigné de toutes formes de fondamentalisme.
« Tant qu'Assad ne sera pas écarté…»
Comment percevez-vous la position de la France moins intransigeante qu'au début avec Assad?
La France à l'égard de la révolution syrienne a tenu une position lucide d'avant-garde. En défenseur de la liberté, elle s'est opposée aux crimes du régime d'Assad. Il n'y aura aucune issue en Syrie tant qu'Assad ne sera pas écarté. Il ne s'agit pas d'un simple préalable, c'est une réalité. À l'origine de la mort de centaines de milliers de personnes, il doit partir.
Quel rôle les femmes peuvent-elles jouer en Iran, en Syrien face au fondamentalisme?
Je suis invitée par la Commission des femmes du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) pour participer à la conférence internationale des femmes unies contre l'intégrisme islamiste. Il existe une profonde solidarité entre nous et nos sœurs de la Résistance iranienne. Nous sommes toutes confrontées au fléau du fondamentalisme religieux depuis que ses graines ont été dispersées dans notre région il y a plus de 40 ans avec l'arrivée de Khomeiny au pouvoir. Ensemble, nous pouvons former un mouvement solidaire de femmes face à ce phénomène.
L''opposition aux mollahs est un allié objectif
Le principal soutien à la dictature d'Assad s'avère le régime iranien sans lequel ce dernier aurait déjà été renversé par le peuple syrien. Nous avons donc un combat commun avec la Résistance iranienne. C'est une solidarité très profonde entre deux peuples opprimés d'Iran et de Syrie qui aspirent à la liberté et à la démocratie. Le président de la coalition syrienne est venu rencontrer à Paris Maryam Radjavi, la présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne. Il y a une très forte proximité entre la coalition nationale syrienne et le CNRI qui, dans la mesure de ses moyens, apporte toutes les aides possibles au peuple syrien.
Propos recueillis par Sébastien MICHAUX

#Syrienne #Syrie #Lest #NaghamAlGhadri


les femmes au cœur d’un colloque contre l’extrémisme islamique

la Journée internationale des Femmes:
Paris – 27 février 2016
Discours de Maryam Radjavi
Mesdames et Messieurs
Très chères sœurs,
Parlementaires, intellectuelles, éminentes personnalités et militantes du mouvement pour l’égalité !
La journée internationale des femmes approche. Le 8 mars est dédié aux femmes qui ont lutté et luttent pour l’égalité et la liberté, des femmes qui se dressent pour des lendemains glorieux et un monde meilleur, et pour qui la résignation, le désespoir et l’impuissance n’ont pas de sens.

Aujourd’hui, les femmes courageuses dans les prisons politiques en Iran et les mères intrépides qui se sont maintes fois insurgées devant la prison d’Evine à Téhéran, sont avec nous.
Nous saluons également les femmes d’avant-garde iraniennes qui se sont insurgées contre deux dictatures, de l’organisation des Fedayines du peuple et de l’organisation des Moudjahidine du peuple, et qui ont laissé leur vie comme FatemehAmini et MarziehOskouï, jusqu’à AchrafRadjavi et toutes les femmes qui se sont dressées contre le régime du guide suprême. Je pense en particulier à Zahra Rajabi qui a été assassinée par des terroristes de Téhéran il y a 20 ans en Turquie. Je pense aussi à Zohreh Ghaemi, GuitiGuivechiniyan, Saba Haft-Baradaran, AssiehRakhchani, MahdiehMadadzadeh, NayerehRabii et toutes mes sœurs héroïques qui ont été tuées aux camps d’Achraf et Liberty.
 
Saluons aussi les femmes opprimées de Syrie qui malgré toutes les douleurs et les souffrances sous les bombardements, sous les attaques criminels de Daech ou dans l’exode et en exil, restent toujours debout.Jusqu’à présent plus de 400.000 Syriens ont été tués, avec parmi eux des groupes innombrables de femmes et d’enfants.
Mais pourquoi leurs douleurs et leur tristesse doivent-elles durer ? Et pourquoi face aux bombardements sauvages de la Russie et surtout aux crimes du régime iranien dans ce pays, le monde garde-t-il le silence ?
Pour les défenseurs de la cause de l’égalité, quel devoir plus urgent que la solidarité avec les millions de femmes prises dans le brasier de la Syrie ?Pour nos sœurs de tous les pays, quel combat plus important que de lutter contre la source de la guerre et du bain de sang au Moyen-Orient, à savoir le régime du guide suprême au pouvoir en Iran ?
C’est pourquoi je vous appelle ainsi que l’ensemble des militantes et militants du mouvement pour l’égalité dans le monde, à voler au secours des femmes qui souffrent en Syrie, en Irak et au Yémen.
Les élections : Une compétition entre les responsables actuels et précédents de la torture, des exécutions
Chères amies,
Hier, le 26 février, les mollahs ont tenu une parodie électorale. Mais ce n’était pas pour élire les représentants du peuple. Les noms des candidats rivaux montrent qu’Il s’agissait plutôt d’une compétition entre les responsables actuels et précédents de la torture, des exécutions et de l’exportation du terrorisme ; ce qui balaye le mythe de modération au sein de ce régime. C’est pourquoi cette parodie s’est heurtée à l’indignation de la majorité de la population et surtout de la jeunesse.
Avec ces élections, Khamenei veut focaliser au maximum son régime sur la guerre en Syrie, la répression en général et celle des femmes en particulier en Iran. Mais cela ouvre en fait une période sans précédent de fragilité et d’usure dont le régime du guide suprême ne sortira pas indemne.

Maintenant c’est au tour du peuple iranien et nous appelons nos compatriotes à l’intérieur du pays, en particulier les femmes et la jeunesse courageuse, à étendre leur lutte.
Les violences faites aux femmes légalisées
Mesdames et Messieurs, Chères amies,
L’intégrisme islamiste est un cancer qui prolifère et menace tout le monde.De telle manière que de la Méditerranée jusqu’aux rives de l’Atlantique,partout, l’extrémisme sous le couvert de l’islam a émergé, comme Daech, et prend les femmes pour cibles principales. Par conséquent, il est nécessaire de connaitre la source et le foyer central de ce terrible fléau, de trouver la solution qui le déracinera et de débattre du rôle des femmes dans cette lutte.
C’est pourquoi aujourd’hui, je voudrais aborder un sujet dont le monde a peu entendu parler. Il s’agit de l’oppression des femmes par le régime iranien et la résistance qu’elles lui opposent.
En Iran depuis plus de trente ans, un régime intégriste est au pouvoir avec pour caractéristique majeure son hostilité envers les femmes. De telle manière que ces trente, quarante dernières années, nulle part ailleurs qu’en Iran autant de femmes ont été exécutées, torturées ou harcelées dans les prisons.
La misogynie inscrite dans les lois et la charia des mollahs
Permettez-moi avant toute chose d’aborder les lois du régime et les fondements de sa charia réactionnaire.La Constitution des mollahs, dans son article 167, stipule que « le juge a le devoir de trouver le jugement relatif à chaque litige dans les lois codifiées, et s’il n’en trouve pas, de rendre un jugement de l’affaire en s’appuyant sur des sources valides islamiques ou des décrets, des fatwas, valides. »
Cet article donne toute liberté d’action aux juges de s’appuyer sur des fatwas religieuses pour prononcer des jugements. Mais ces fatwas pour le régime des mollahs, ne sont autres que le livre de décrets religieux de Khomeiny qui se nomme Tahrir al-Vassileh. Une grande partie de ce recueil traite des moyens et des méthodes de la domination patriarcale, de l’inégalité imposée aux femmes, du droit à la polygamie et va même jusqu’à légitimer le traitement inhumain des femmes et des filles.

Dans ce livre, Khomeiny justifie dans plusieurs ordonnances l’esclavage des femmes dans la charia des mollahs au 20e siècle. De même dans des dizaines d’autres ordonnances, il donne le droit aux hommes de prendre un nombre illimités de femmes provisoires. Encore au 20ème siècle, il donne aux partisans des mollahs le droit de prendre des femmes comme butin de guerre.
Dans son livre Khomeiny souligne que « certains droits des gens sont tels qu’ils ne peuvent être prouvés que par le témoignage d’un homme,mais le témoignage de deux femmes ne peut pas remplacer celui d’un homme.».
Ailleurs, il écrit : « le témoignage d’une femme en soi n’est pas acceptable. Même les témoignages d’un homme et de six femmes ne sont pas acceptables (...) Même les témoignages de huit femmes ne sont pas acceptables. »
Dans ce livre, Khomeiny justifie l’exploitation sexuelle des fillettes de moins de 9 ans et même des tout-petits. Il délivre aussi toute une série d’ordonnances sur le mariage des filles mineures. Et dans d’autres ordonnances, il réduit le mariage des femmes à un contrat commercial, insultant leur dignité.
On peut se faire une idée claire de l’usage de la violence et du viol contre les femmes dans le rapport sur l’Iran de Mme YakinErtük, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les violences faites aux femmes, publié en 2005 et qui montre le fruit de cette charia obscurantiste. De même, l’usage à grande échelle de la drogue et la misère qui dévore femmes résultent aussi de cette même charia si corrompue. C’est pour pourquoi nous disons que le régime du guide suprême est l’ennemi des femmes.
De plus ces trois dernières décennies, Khomeiny et ses mollahs ont cultivé cette idéologie dans l’esprit des groupes extrémistes des autres pays et ont généré beaucoup de ces groupes en distribuant des aides matérielles.
Ce phénomène, surtout ces deux dernières années s’est propagé de manière offensive dans tout le Moyen-Orient et en Afrique. Il apparait sous des formes diverses : de Daech au Taliban jusqu’à BokoHaram et les milices du régime iranien en Irak, au Yémen et au Liban.
Regardez comment Daech traite les femmes sous prétexte de décrets islamiques. Regardez surtout comment il réduit en esclavage les femmes et les filles Yézidis en Irak. Ce sont exactement les ordonnances que je viens de vous citer en exemple dans le livre de Khomeiny.
Mais tous ces groupes, qu’ils soient chiites ou sunnites, croient dans plusieurs éléments fondamentaux communs qui sont :
- imposer la religion de force
- appliquer les décrets de la charia des mollahs
- Rejeter les frontières, se livrer à des massacres et au terrorisme.
- Etre hostiles à l’Occident
- Eliminer les opposants sous prétexte d’excommunication
- Surtout opprimer les femmes
- et instaurer un pouvoir tyrannique sous le nom de califat, d’ « Etat islamique » ou de régime du guide suprême
Dans son livre intitulé « Etat islamique », Khomeiny définit officiellement le régime qu’il entend créer, de « califat ». Mais, il s’agit en fait d’une injustice absolue, sanguinaire et hostile aux femmes que les mollahs au pouvoir en Iran jusqu’aux groupes comme Daech font passer pour de l’islam.
Or, tout ce qui est contrainte et obligation et tout ce qui rejette le vote et le libre choix populaire, non seulement ce n’est pas l’islam mais c’est contraire à l’islam. Et tout ce qui nie l’égalité des droits des femmes, n’a pas sa place dans l’islam. Face à l’extrémisme, l’obscurantisme et l’instrumentalisation de la religion, nous défendons l’islam démocratique.
Nous voulons avec ce mot émancipateur d’égalité et en particulier de participation active et égale des femmes à la direction politique, faire de ce siècle, le siècle des femmes, une ère de libération des femmes et de l’Humanité.
Exécution et violences faites aux femmes

Chères amies,
Le régime du guide suprême est l’ennemi des femmes parce que son pouvoir est fait de violences et de répressions constantes contre les femmes.
En plus de 74 formes de tortures dans les prisons politiques, sur la base d’une fatwa ignoble, ce régime a fait violer un grand nombre de jeunes filles avant de les exécuter. Le viol des jeunes détenus, femmes et hommes, a pris de nouvelles dimensions lors de la révolte de 2009. Ce régime a également exécuté des milliers de femmes en raison de leurs activités politiques et de leur lutte.
Ici je ne peux m’empêcher de penser à FatemehMesbah qui n’avait que 13 ans le jour de son exécution, MojganJamchidi qui avait 14 ans et NouchineEmami qui en avait 16 quand on les a fusillées.
En ce moment, me revient le souvenir des femmes qui sont mortes sous la torture et de celles qui ont été fusillées enceintes. Il ne s’agit ni d’une dizaine, ni d’une centaine, ni d’un millier, mais de plusieurs milliers de femmes qui ont été fusillées, pendues ou sont mortes sous la torture. Des milliers de cœurs qui battaient pour la liberté et l’égalité et des milliers de volonté de combattre, qui recélait chacune des univers de compassion et de savoirs.

Ces dernières années, elles ont été un grand nombre à être exécutées pour des délits de droit commun et même pour des accusations non prouvées. Sous le mandat présidentiel du mollah Rohani, au moins 64 femmes ont été pendues en Iran. ReyhanehJabbari, cette jeune femme courageuse exécutée pour s’être défendue contre son violeur, et tant d’autres Reyhaneh dont nul ne connait le nom.
Mais ne sous-estimez pas ces cris que personne n’entend. Ne sous-estimez pas ces larmes que personne n’a vues et ces gémissements étouffés. Ce sont les éléments d’une tempête qui finira par balayer les ennemis des femmes.
Le voile obligatoire
Chères amies,
Un autre domaine de la violence et de la contrainte en Iran, c’est le voile obligatoire. Les femmes en Iran dès les premières semaines du pouvoir de Khomeiny ont protesté contre le voile imposé. A la même époque, les femmes du mouvement des Moudjahidine du peuple ont participé activement dans les manifestations contre le voile obligatoire.
Le mollah Rohani dans ses mémoires, reconnait avoir été – dans sa fonction de représentant de Khomeiny au bureau politico-idéologique de l’armée – celui qui a imposé le voile dans l’administration de l’armée et de s’être rendu personnellement dans tous les services pour le faire entrer en vigueur.
De même, il existe toute une série de règlements qui restreignent les libertés individuelles et sociales des femmes en Iran. De multiples organes spéciaux ont été mis sur pied uniquement pour combattre les femmes jugées mal-voilées. D’après des informations officielles, en un an, les agents ont interpellé 3,6 millions de femmes soi-disant « mal voilées » dans les rues et en ont envoyées 18.000 devant un tribunal.
En fait, ils ont fait de l’Iran une immense prison de femmes.
Il y a deux ans, les hommes de main du régime ont vitriolé de nombreuses femmes dans la ville d’Ispahan et aujourd’hui encore, des jeunes filles comme Soheila, Neda et Sara souffrent toujours de ces brûlures. Leurs souffrances incarnent celles de toutes les femmes d’Iran.
C’est pourquoi une fois de plus nous disons : Les femmes iraniennes doivent être libres ! Elles doivent elles-mêmes choisir leurs opinions, leurs vêtements et leur vie. Et nous répétons : Non au voile obligatoire ! Non à la religion obligatoire ! Non à un gouvernement obligatoire ! 
La pauvreté des femmes en Iran
Chères amies
Aujourd’hui, avec l’inégalité, l’oppression et la répression, la pauvreté et la misère noire se sont emparées de la vie de la majorité de la population, en particulier des femmes.
A Téhéran, des mères vendent leurs enfants avant leur naissance pour environ 25 euros et les femmes qui dorment dans des cartons dans les rues de Téhéran se comptent au nombre de 5000.
Mais pire que cette pauvreté qui s’étend, c’est une politique réactionnaire qui restreint sans cesse la participation des femmes à la vie sociale. 87% de la population non-active sontdes femmes. Plus de4 millions de femmes diplômés sont au chômage. Et ces dix dernières années, plus de 100.000 femmes ont été exclues annuellement du marché du travail.
La participation économique des femmes n’est même pas de 13% et la participation politique des femmes dans ce régime n’a aucune signification. Le total de femmes élues au parlement en 36 ans atteint à peine la cinquantaine, 3% dans la législature actuelle. La mise en place de ces interdits, sont les décisions les plus politiques et les efforts du régime du guide suprême pour barrer la route à la participation des femmes.
C’est pourquoi je dis à mes filles et mes sœurs à travers tout l’Iran : Vous méritez de décider de votre destin dans un Iran libéré du régime du guide suprême. Vous et vos sœurs d’avant-garde au camp Liberty,vous pouvez et vous devez balayer de notre région, la dictature du guide suprême, l’intégrisme islamiste et les différents groupes qu’il a engendré ; et amener la liberté en Iran, la paix dans la région et la sécurité dans le monde.
Les acquis de la Résistance
Mes chères sœurs,
Pour l’Iran après le renversement du régime du guide suprême, nous avons pour programme l’instauration d’une démocratie fondée sur la liberté, l’égalité, la séparation de la religion et de l’Etat et l’abolition de la peine de mort.
Nous voulons que les femmes puissent jouir dans tous les domaines de droits égaux, notamment l’égalité dans les libertés et les droits fondamentaux, l’égalité devant la loi, l’égalité économique, l’égalité dans la famille, la liberté de choisir ses vêtements et la participation active et égale à la direction politique.
Les femmes de la Résistance iranienne se battent pour que le peuple iranien, en particulier les femmes, soit libéré afin de pouvoir décider de son destin.Le régime du guide suprême, qui pratique le monopole à outrance, s’oppose de toutes ses forces à ce droit.
Face à lui, nous insistons sur un maximum de participation égale des femmes à la direction politique. Cette exigence, n’est pas juste un slogan et un programme pour l’avenir mais se fonde sur la pratique de cette Résistance.Une résistance dont le dirigeant, grâce à une conception profondément unicitaire, opposée à l’exploitation, a ouvert l’avancée du mouvement de l’égalité.
La persévérance de ce mouvement est le fruit d’une défense sans concession de la cause de la liberté et de l’égalité. En particulier, ces trente dernières années, l’organisation des Moudjahidine du peuple a fait de la valeur de l’égalité la base pratique de sa lutte et de ses relations internes. Une génération de femmes de l’OMPI gère depuis des années de grands organes de la Résistance, mettant ainsi cette valeur en application. Par ailleurs, une génération d’hommes qui croient dans la cause de l’égalité, a accepté l’égalité des femmes et leur rôle d’avant-garde, trouvant ainsi leur émancipation et un nouveau sens des responsabilités. La formation du Conseil centrale de l’OMPI avec un millier de femmes pour diriger la résistance, est un grand pas dans cette voie. Et aujourd’hui, elles ouvrent la voie en confiant des responsabilités à la nouvelle génération.
Le message de ce conseil central est simple : Pour chaque travail et chaque poste, c’est écarter l’idée de « moi d’abord », mais d’être toujours la première dans le domaine du dévouement et du sens des responsabilités.
Au lieu de voir les faiblesses et les manques des autres, voir leurs points forts et c’est de cette manière que l’on peut construire un nouveau monde d’humanité.

Mes chères sœurs,
Notre plus grand capital c’est notre solidarité.Nous devons développer la chaine de notre union, partout où il y a une oppression : des prisons iraniennes jusqu’aux foyers de terreur au Moyen-Orient. Soyons un nouveau message d’émancipation pour l’ensemble de l’Humanité.
Nous le pouvons et nous le devons !
Je vous remercie


Saturday, February 27, 2016

الإنتخابات في ظل نظام ولاية الفقيه؟


•        د.سنابرق زاهدي

http://orient-news.net/ar/news_show/104234/0/%D8%A7%D9%84%D8%A5%D9%86%D8%AA%D8%AE%D8%A7%D8%A8%D8%A7%D8%AA-%D9%81%D9%8A-%D8%B8%D9%84-%D9%86%D8%B8%D8%A7%D9%85-%D9%88%D9%84%D8%A7%D9%8A%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D9%81%D9%82%D9%8A%D9%87%D8%9F


ستجرى يوم غد الجمعة انتخابات مجلس الخبراء وانتخابات مجلس الشورى في إيران. وتعتبر هذه الانتخابات انعطافة في الصراعات الداخلية لنظام الملالي خاصة وأنها تأتي بعد الإتفاق النووي وفي وقت تغلي مختلف بلدان الشرق الأوسط، خاصة سوريا، بنار الحروب الطائفية التي أجّجها نظام ولاية الفقيه فيها.
الحقيقة هي أن لامعنى للانتخابات في الديكتاتورية المطلقة الدينية الحاكمة في إيران، لأن الانتخابات تأتي في كل بلد لانتخاب ممثلين عن الشعب حتى يقوموا بمداولة السلطة وبتحديد مصالح الشعب وتأطيرها في القوانين الموضوعة والمراقبة على مراعاة هذه الحقوق،  لكن في نظام ولاية الفقيه الحقوق والصلاحيات والخيارات كلها بيد الولي الفقيه، وتحوّلت ولاية الفقيه إلى مؤسسة كبيرة تسيطر على جميع مناحي الحياة السياسية والإقتصاديه والثقافية والعسكرية والأمنية وغيرها.
هذا النمط من الحكم ابتدعه خميني في الستينات القرن الماضي عند ما كان في النجف، ولم يتحدث آنذاك إطلاقاً عن مشاركة الشعب في تقرير مصيره أو عن الجمهورية بل قدم أطروحته تحت عنوان "ولاية الفقيه" وبعد ذلك شرح هذه الفكرة في كتابه المعروف بـ"الحكم الإسلامي"،في هذا الكتاب يدافع عن وجود "خليفة" للمسلمين لتنفيذ قوانين الشرع ويؤكد أن لاوجود للمشرّع في الحكومة الإسلامية بل النظام هو نظام الخلافة.
لكن عندما ثار أبناء الشعب في الشوارع في عامي 1978-79 بهدف إسقاط نظام الشاه وإنهاء الملكية المطلقة رفعوا شعار الجمهورية في وجه نظام الشاه، خميني أيضاً ساير الشعب المنتفض وفي الأسابيع الأخيرة تحدث عن الجمهورية في صيغة "الجمهورية الإسلامية".
وأثناء وجوده في باريس تحدث مرات ومرات أنه بعد وصوله إلى إيران سيدعوا إلي تشكيل مجلس تأسيسي يمثل كافة أبناء الشعب لصياغة الدستور الجديد في البلاد، لكنه لما وصل إلى الحكم تخلف عن ما وعد به وشكل «مجلس الخبراء» أي مجموعة مكوّنة من الملالي وليس من نواب الشعب وهذه المجموعة المختارة هي التي صاغت دستور ولاية الفقيه، والملالي الحاكمين اليوم هم كانوا أعضاء في مجلس خبراء الدستور.
هذا معناه أن الملالي لايعتقدون باقتراع الشعب ولايهمهم ما ذا يقول الشعب، فالانتخابات في منطقهم ليس آلية تداول السلطة بل هي من أجل الإيحاء بأن نظامهم مؤيد شعبيا، لكن عمليا قاموا بتفريغ الانتخابات عن مغزاه من خلال آليات وضعوها في الدستور وأكثر منها في التطبيق.
على سبيل المثال من يريد أن يترشح نفسه لانتخابات مجلس الشورى أو مجلس الخبراء فيجب أن يكون ملتزماً بولاية الفقيه في النظر وفي التطبيق وكما يقولون يجب أن يكون وفيا بولاية الفقيه قلبا وقالبا، لكن هذا لايكفي بل هناك آلية محددة لتمييز هذا الوفاء وهو مجلس الصيانة على الدستور.
فمن يترشح نفسه لايمكن إلا أن أثبت ولاءه مسبقا لولاية الفقيه، مع ذلك في البداية تقوم وزارة الداخلية بدراسة ملفه من خلال الاعتماد على تقارير أربع دوائر وهي السلطة القضائية، وقوات الأمن، ووزارة المخابرات ودائرة الأحوال المدنية، وكل هذا يعتبر المرحلة الأولى في تمييز كفاءة وأهلية المرشح. المرحلة الثانية والأصعب هي العبور من بؤتقة مجلس الصيانة على الدستور، وهذا المجلس يعتمد في تقييمه ورفضه او قبوله للمرشحين على استخبارات الحرس "الثوري".
مجلس الصيانة على الدستور مكوّن من 12 شخصا ستة منهم من الملالي الذين نصبهم زعيم النظام مباشرة وهؤلاء هم الذين بيدهم القرار. وهناك ستة من الحقوقيين الذي اثبتوا ولاءهم للنظام على المدى الطويل يقدمهم رئيس السلطة القضائية إلى مجلس الشورى ليعلنهم أعضاء من الدرجة الثانية في مجلس الصيانة على الدستور علما بأن رئيس السلطة القضائية منصوب مباشرة من قبل الولي الفقيه.
الانتخابات ستحدد أعضاء مجلس الخبراء الـ88. ومن الطريف أنه بعد عملية الشطب والاقصاء التي قام بها مجلس الصيانة على الدستور لم يبق من المرشحين سوى 161 مرشح، وهذا معناه أن عديداً من المناطق لن يكون فيها سوى مرشح واحد!
حقيقة أخرى يجب التنبة إليها وهي أن المرشحين التابعين لجناح ولي الفقيه معروفون في معاداتهم للحرية والديمقراطية وتأييدهم لجميع ممارسات النظام في مجال القمع وتصدير الارهاب والفساد والسلب والنهب. لكن هذا ليس معناه أن في الجناح المنافس رجال نزهاء.
و للعلم نشير إلى بعض من هم في قائمة رفسنجاني الذين كانوا ولايزالون من أشدّ المسؤولين للقمع والارهاب والبطش والمجازر، علي سبيل المثال مصطفي بورمحمدي وزير العدل في حكومة روحاني كان عضو لجنة الموت في ارتكاب المجازر بحق ثلاثين ألفا من السجناء السياسيين في العام 1988،محمد ري شهري كان  أول وزير مخابرات إيران وهو الذي نفذ الاعدام بحق العديد من رجال الدين المعارضين للنظام وهو الذي قام بوضع آية الله منتظر تحت الإقامة الجبرية حتى فوته.
على رازيني قام بإعدام مئات الأشخاص من المجاهدين المناضلين وهو الذي طبق عملية الرجم الذي تم تصويرها وهزّ العالم، على فلاحيان الذي كان وزير الإرهاب ومعظم عمليات الإرهاب والاغتيالات خارج إيران تمت تحت اشرافه وعندما كان وزيرا للمخابرات، والملا دري نجف آبادي الذي كان أيضا وزير المخابرات ودبر عمليات سلسلة الاغتيالات السياسية داخل ايران و... هلم جرا. هذه الحالة تنطبق على جميع المرشحين التابعين لجماعة رفسنجاني وروحاني الذين ينسب  إليهم اتهام الاعتدال والاصلاح.
هناك قضية أخرى يتفق فيها خامنئي وروحاني معا وهي ضرورة مواصلة الحرب في سوريا وتقديم مختلف أنواع الدعم لبشار الأسد لبقائه في السلطة، كما أن روحاني صرّح أنه لو يكن الحرس الثوري يقاتلون في سوريا والعراق لما استطاع فريقه  التقدم في المفاوضات النووية.
وأرسل خامنئي في هذا الوقت مزيداً من قواته إلى سوريا لتحقيق شيئ ولو بسيط من التقدم حتى يستخدمه في صراعه الداخلي ضد التيار المنافس في الانتخابات،  بمعنى آخر هناك ترابط عضوي بين الصراع المحتدم بين الجناحين في الانتخابات الإيرانية وحضور عشرات الآلاف من قوات الحرس والقوات التابعة له في سوريا لقتل أبناء الشعب السوري
وفي ما يتعلق الأمر بمجلس الشورى فقامت وزارة الداخلية بعملية التقييم والتمحيص وشطب بعض المرشحين. وعند ما جاء دور مجلس الصيانة على الدستور فقام هذا المجلس بـ"تصفية" قائمة المرشحين حيث شطب أسماء 7310 أشخاص من بين 12039 أي بنسبة أكثر من 60% منهم، والأهم أن "هندسة الانتخابات"، بتعبيرهم، طالت ما يقارب 99% ممن يوصفون بالإصلاحيين وقالوا أن 30 فقط من بين 3000 بقوا في الساحة وتم شطب الآخرين، من هنا أيضاً يمكن مرة أخرى أن نحكم بأن الانتخابات في نظام الملالي ليس سوى منعطف في حسم الصراعات الداخلية وليس إلا.
مع كل هذه الصراعات والتناقضات التي تطغي على التنافس بين الجناحين لكن هناك قاسم مشترك او بالاصح خط أحمر لا يقترب أحد من عصابات النظام به وهو احتمال حدوث انتفاضة شعبية ضد النظام كما حدث في العام 2009. من هذا المنطلق جميع الأجنحة الداخلية تدعو إلى ضرورة المشاركة وصرّح روحاني بعد عمليات الإقصاء من قبل مجلس المراقبة على الدستور بتعبير معبّر جدا حيث قال" إذا شاركنا في الانتخابات فلن نحصل إلا نتائج ضئيلة لكن إذا لم نشارك فتلحق بنا خسائر كبيرة وعلينا أن نبني على جني ثمار ضئيلة بدل قبول خسائر كبيرة".
من مؤشرات هذه المرحلة من الصراعات من يمكن وصفه بغليان هذه الصراعات بشكل لم يسبق له مثيل. وبذلك يمكن أن نقول أن هذه المرحلة تمتاز عن سوابقها في هذا المجال. على سبيل المثال ولا الحصر:
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شطب اسم حسن خميني حفيد مؤسس النظام من قائمة المرشحين لمجلس الخبراء مع أن حوالي عشرة من كبار المراجع أيدوا أهليته وكفاءته العلمية. ويمكن القول أنه لديه  أكثر كفاءة عن خامنئي نفسه. وذلك رغما عن تأييده المطلق من قبل رفسنجاني.
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المواقف المتبادلة بين خامنئي وعصابته من جهة ورفسنجاني وروحاني ومن تبعهما من جهة أخرى، حيث يتهم جماعة خامنى المنافسين بأنهم عملاء لبريطانيا ويتهم جماعة رفسنجاني الطرف الآخر بأنهم داعشيون.
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و تحدث أمام جمعة مدينة طهران العاصمة من جماعة خامنئي الملا احمد خاتمي وحذّر من استقواء الجناح المنافس وصرّح إنهم إذا استطاعوا أن يركبوا قطار السلطة فسيقيمون مشانق في جميع المدن،  وفي نفس الإطار بعث عميد الحرس نقدي قائد الباسيج رسالة  إلى أعضاء البسيج وطلب منهم بالحاح وتضرع بأن ينشطوا ويذهبوا إلى عوائلهم واقاربهم وحثهم للمشاركة في عملية التصويت. وحذر أن من دون ذلك ستأتي المجموعة  التي تريد بيع الوطن للإنجليز!
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خامنئي نفسه أيضا أصدر عدة فتاوى بوجوب المشاركة في عملية التصويت وأنها واجب عيني لكل المواطنين، وصرّح أن الزوجة تستطيع أن تشارك في العمليه دون إذن من زوجه. مع أننا نعرف أن خامنئي وخميني قالا في فتاواهم السابقة أن ليس للزوجة الحق في الخروج من البيت دون إذن الزوج.
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هناك ظاهرة أخرى جديدة أيضا وهي العديد من الشخصيات التي كانت يوما ما مع النظام وانشقت منها أو الشخصيات المعارضة في الداخل وكذلك السجناء السياسيون أصدروا بيانات ضد «مهزلة» او«مسرحية» الانتخابات  ودعوا إلي مقاطعته.
محصلة القول
الإنتخابات الراهنة هي كسابقاتها نقطة متضادة مع  طبيعة نظام ولاية الفقيه وإنها تحوّلت إلى معضلة  كبيرة للنظام، حيث أنها حتى ولو لم تتحول إلى حركة شعبية كبيرة وانتفاضة، لكن لاشك أن نظام ولاية الفقيه الذي يخرج من هذه البوتقة المحتدمة سيكون أضعف بكثير عما كان  قبلها.

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رئيس لجنة القضاء في المجلس الوطني للمقاومة الإيرانية

Thursday, February 25, 2016

Amnesty International - Rapport Annuel, Iran 2015/2016


·         RAPPORT ANNUEL

IRAN 2015/2016








Les autorités ont imposé des restrictions sévères à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Des journalistes, des défenseurs des droits humains et des syndicalistes, entre autres voix dissidentes, ont été arrêtés et emprisonnés sur la base d’accusations vagues et de portée large. Le recours à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements est resté répandu, en toute impunité. Les conditions de détention étaient éprouvantes. Cette année encore des procès inéquitables ont eu lieu, débouchant dans certains cas sur des condamnations à mort. Les femmes, ainsi que les membres des minorités ethniques et religieuses, souffraient de discrimination généralisée, dans la loi et dans la pratique. Des châtiments cruels ont été appliqués ; des condamnés ont notamment été rendus aveugles, amputés ou fouettés. Les tribunaux ont prononcé des condamnations à mort pour toute une série de crimes ; de nombreux prisonniers, dont au moins quatre mineurs délinquants, ont été exécutés.

Contexte
Les négociations entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, auxquels s’ajoutait l’Allemagne, ont abouti en juillet à un accord aux termes duquel l’Iran acceptait de réduire son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions internationales.
En mars, le Conseil des droits de l’homme [ONU] a renouvelé le mandat du rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans la République islamique d’Iran ; le gouvernement a continué de lui refuser, de même qu’à d’autres experts des Nations unies, l’autorisation de se rendre dans le pays. Le Conseil des droits de l’homme a adopté officiellement le rapport du deuxième Examen périodique universel de la situation des droits humains dans le pays. L’Iran a accepté entièrement 130 recommandations et partiellement 59 autres ; il en a rejeté 102, dont celles qui l'invitaient à ratifier la Convention contre la torture et la Convention sur les femmes [ONU] et à cesser d’appliquer la peine de mort aux personnes âgées de moins de 18 ans au moment du crime qui leur était reproché.

Liberté d’expression, d’association et de réunion
Le gouvernement a maintenu les restrictions sévères pesant sur la liberté d’expression, d’association et de réunion. Facebook, Twitter et d’autres réseaux sociaux ont été bloqués ; des organes de presse ont été fermés ou suspendus, par exemple le mensuel féminin Zanan ; des programmes de télévisions étrangères par satellite ont été brouillés ; des journalistes et des cybermilitants, entre autres détracteurs du gouvernement, ont été arrêtés et emprisonnés ; et des manifestations pacifiques ont été réprimées.
En août, le ministère de la Communication et des Technologies de l’information a annoncé la deuxième phase du « filtrage intelligent » des sites Internet considérés comme ayant des effets socialement néfastes, réalisé avec l’aide d’une entreprise étrangère. Les autorités ont poursuivi leurs efforts en vue de créer un « système Internet national », qui pourrait permettre de limiter encore plus l’accès à l’information en ligne. Des personnes qui utilisaient les réseaux sociaux pour exprimer leur désaccord avec le pouvoir ont été arrêtées et inculpées1. En juin, un porte-parole du pouvoir judiciaire a annoncé l’arrestation de cinq personnes pour activités « antirévolutionnaires » sur les réseaux sociaux et cinq autres pour « actes contraires aux bonnes mœurs dans le cyberespace ».
Mir Hossein Mousavi, Mehdi Karoubi et Zahra Rahnavard, personnalités de l’opposition, étaient toujours assignés à résidence, sans inculpation ni jugement. Cette année encore, de très nombreux prisonniers d’opinion ont été arrêtés ou purgeaient des peines d'emprisonnement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux. Parmi eux figuraient, entre autres, des journalistes, des artistes, des écrivains, des avocats, des syndicalistes, des étudiants et des défenseurs des droits humains, des droits des femmes ou des minorités.
Le Code pénal islamique de 2013 dispose que les personnes déclarées coupables de multiples chefs ne doivent purger que la plus longue des peines prononcées, mais les juges doivent condamner les prévenus à des peines plus sévères que le maximum prévu par la loi quand il y a plus de trois infractions. En conséquence, les autorités engagent des poursuites contre des détracteurs pacifiques sur la base de fausses accusations multiples pour obtenir le prononcé d’une longue peine d’emprisonnement2.
Cette année encore, des manifestations pacifiques ont été réprimées. Le 22 juillet, la police a arrêté et retenu temporairement des dizaines d'enseignants, tout en en dispersant des milliers d’autres qui s’étaient rassemblés devant le Parlement à Téhéran pour protester, entre autres, contre le harcèlement des enseignants ayant des activités syndicales et réclamer la libération de syndicalistes de premier plan, notamment celle d’Ismail Abdi, qui se trouvait toujours en détention à la fin de l'année3.

Torture et autres mauvais traitements
Cette année encore, des détenus se sont plaints d’avoir été torturés et maltraités, tout particulièrement lors des enquêtes initiales ; ces pratiques avaient essentiellement pour but de les contraindre à « avouer » ou de recueillir d’autres éléments à charge.
Un nouveau Code de procédure pénale entré en vigueur en juin a introduit des garanties, notamment la tenue dans chaque province de registres centraux électroniques des détenus. Toutefois, ce code n’assure pas une protection suffisante contre la torture et ne met pas la législation iranienne en conformité avec les normes internationales. Il ne garantit pas aux détenus la possibilité, comme il se doit, de consulter un avocat indépendant dès le moment de leur interpellation – une obligation juridique pour les protéger contre la torture et les autres formes de mauvais traitements. La législation iranienne ne contient aucune définition spécifique du crime de torture et le nouveau code n'établit pas de procédures détaillées pour enquêter sur les allégations de torture. Qui plus est, si le code indique bien que les déclarations obtenues sous la torture sont irrecevables en tant que preuve, il le fait uniquement en des termes généraux, sans aucune disposition détaillée.
Les prévenus et les condamnés étaient privés des soins médicaux adaptés à leur état ; dans certains cas, les autorités n'ont pas fourni, à titre de punition, les médicaments prescrits à certains prisonniers, ou ont refusé de suivre les recommandations d’un médecin qui conseillait leur hospitalisation4. Les détenus étaient souvent soumis à de longues périodes d’isolement, ce qui s'apparentait à de la torture ou d’autres mauvais traitements.
Ils étaient enfermés dans des cellules surpeuplées et insalubres, recevaient une quantité insuffisante de nourriture et étaient exposés à des températures extrêmes. C’était notamment le cas des détenus des prisons de Dizel Abad à Kermanshah, d’Adel Abad à Chiraz, de Gharchak à Varamin et de Vakilabad à Meched. Selon d'anciens prisonniers, 700 à 800 détenus de la prison centrale de Tabriz étaient entassés dans trois cellules mal aérées et insalubres, avec à leur disposition seulement 10 toilettes. Les autorités ne tenaient le plus souvent pas compte des règlements pénitentiaires exigeant que les différentes catégories de prisonniers soient détenus dans des quartiers séparés. Des prisonniers politiques, dont certains étaient des prisonniers d’opinion, se sont mis en grève de la faim pour protester contre cet état de fait. La mort d'au moins un prisonnier d'opinion, Shahrokh Zamani, probablement imputable aux mauvaises conditions de détention et au manque de soins médicaux, a été signalée.
Châtiments cruels, inhumains ou dégradants
Des châtiments violant la prohibition de la torture et des autres peines cruelles, inhumaines ou dégradantes ont continué d’être prononcés et appliqués. Ces peines, telles que la flagellation, l'amputation et l'énucléation, ont été parfois infligées en public. Le 3 mars, les autorités de Karaj ont délibérément rendu aveugle de l’œil gauche un homme qui avait été condamné au titre du principe de « réparation » (qisas) pour avoir jeté de l’acide dans la figure d’un autre homme. Il devait également subir l’ablation de l’œil droit. L’application de la peine d’un autre prisonnier prévue pour le 3 mars a été reportée. Cet homme devait être rendu aveugle et sourd5.
Le 28 juin, les autorités de la prison centrale de Meched, dans la province du Khorassan, ont amputé, semble-t-il sans anesthésie, quatre doigts de la main droite de deux hommes condamnés pour vol6.
Des peines de flagellation ont également été appliquées. En juin, un procureur adjoint de Chiraz a annoncé l’interpellation de 500 personnes, dont 480 ont été jugées et déclarées coupables dans les 24 heures qui ont suivi pour avoir mangé en public pendant le mois de ramadan. La plupart ont été condamnées à la flagellation, peine qui leur a été appliquée par le Bureau d’exécution des peines. Certaines peines de flagellation auraient été infligées en public.

Procès inéquitables
De nombreux procès, dont certains ont abouti à une condamnation à mort, ont été manifestement iniques. Les accusés avaient le plus souvent été détenus avant leur procès pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, durant lesquels ils n’avaient eu que peu, ou pas du tout, la possibilité d'entrer en contact avec leur avocat ou leur famille. Ils avaient été contraints de rédiger ou de signer des « aveux », retenus comme principale preuve à charge dans une procédure inéquitable. Les juges ont régulièrement rejeté les allégations des accusés faisant état de torture et de mauvais traitements pendant la détention précédant le procès, sans ordonner l’ouverture d’une enquête.
Le nouveau Code de procédure pénale est entré en vigueur en juin après des années de débats. Ce texte a apporté quelques améliorations, notamment des règles plus strictes pour la conduite des interrogatoires et l’obligation d’informer les détenus de leurs droits, mais il a été considérablement affaibli par des amendements approuvés quelques jours avant son entrée en vigueur. Citons notamment une disposition  qui restreint le droit des accusés dans les affaires relatives à la sécurité nationale d’être assistés de l’avocat de leur choix durant la phase d’enquête, souvent longue ; ils ne peuvent choisir qu’un avocat approuvé par le responsable du pouvoir judiciaire. Ce code applique la même restriction aux suspects dans les affaires de crime organisé, qui peuvent déboucher sur une sentence capitale, la réclusion à perpétuité ou l’amputation7. Un responsable haut placé du pouvoir judiciaire a déclaré, en réponse aux critiques sur ces modifications, que « le problème était que certains avocats étaient des fauteurs de troubles potentiels ». Il semble que, dans certains cas, les tribunaux aient étendu à la phase du procès la restriction pesant sur le droit de l’accusé de désigner l’avocat de son choix.
Les juridictions d’exception, telles que le Tribunal spécial pour le clergé, créé en dehors de tout cadre légal, et les tribunaux révolutionnaires, ont continué à fonctionner au mépris des normes internationales relatives à l'équité des procès. Le pouvoir judiciaire n’était pas indépendant et les tribunaux étaient toujours soumis aux ingérences des services de sécurité, notamment du ministère du Renseignement et des Gardiens de la révolution, qui exerçaient des pressions pour que les accusés soient déclarés coupables et condamnés à de lourdes peines8.

Liberté de religion et de conviction
Les membres de minorités religieuses – baha’is, soufis, yarsans (ou Gens de la vérité), musulmans convertis au christianisme, sunnites et musulmans chiites convertis au sunnisme, entre autres – ont continué d'être confrontés à la discrimination dans le domaine de l’emploi et à des restrictions à l’accès à l’éducation et à la liberté de pratiquer leur foi. Des informations ont fait état de l’arrestation et de l'incarcération de plusieurs dizaines de baha’is, de musulmans convertis au christianisme et de membres d’autres minorités religieuses, entre autres pour avoir dispensé des cours à des étudiants baha’is, à qui l’enseignement supérieur est interdit.
Cette année encore, les autorités ont détruit des lieux sacrés baha’is, sunnites et soufis, dont des cimetières et des lieux de culte.
En août, un tribunal révolutionnaire de Téhéran a déclaré Mohammad Ali Taheri coupable de « diffusion de la corruption sur terre » pour avoir fondé le groupe spirituel Erfan-e Halgheh, et l’a condamné à mort. Cet homme avait déjà été condamné en 2011 à cinq ans d’emprisonnement, 74 coups de fouet et une amende pour « outrage aux valeurs sacrées de l’islam »9. Des peines de prison ont aussi été prononcées contre plusieurs de ses disciples. En décembre, la Cour suprême a annulé sa condamnation pour « enquête insuffisante » et a renvoyé l'affaire devant le tribunal de première instance.

Discrimination – minorités ethniques
Les groupes ethniques défavorisés – Arabes ahwazis, Azéris, Baloutches, Kurdes et Turkmènes – se plaignaient toujours d'être victimes d’une discrimination systématique de la part des autorités gouvernementales, tout particulièrement en matière d’emploi, de logement, d’accès aux responsabilités politiques et d’exercice de leurs droits culturels, civils et politiques. Il leur était toujours interdit d’utiliser leur langue comme support d’enseignement dans les écoles primaires. Ceux qui réclamaient des droits culturels et linguistiques plus étendus risquaient d’être arrêtés, emprisonnés et, dans certains cas, condamnés à mort.
Les forces de sécurité ont réprimé de manière disproportionnée des manifestations de membres de minorités ethniques, notamment d'Arabes ahwazis, d'Azéris et de Kurdes. Selon certains témoignages, la police a procédé à de nombreuses arrestations en mars et en avril dans la province du Khuzestan, à population majoritairement arabe. Elle a notamment arrêté plusieurs personnes à l'issue d'un match de football au cours duquel de jeunes Arabes ahwazis avaient déployé une banderole en solidarité avec Younes Asakereh, un marchand ambulant arabe ahwazi mort quelques jours plus tôt, le 22 mars, après s’être immolé par le feu pour protester contre les autorités municipales. Il semble que Younes Asakereh n'ait pas pu bénéficier de soins d’urgence faute d’argent. Ces interpellations ont eu lieu à l’approche du 10e anniversaire des manifestations antigouvernementales de masse qui avaient eu lieu en avril 2005 au Khuzestan, à la suite de la publication d’une lettre dans laquelle était énoncée l’intention du gouvernement de mettre en œuvre un ensemble de mesures visant à réduire la proportion d'Arabes dans la population de cette province. Lors de leur intervention au stade de football, les policiers semblent avoir arrêté et frappé tout particulièrement les hommes portant la tenue arabe traditionnelle10.
En novembre, plusieurs Azéris auraient été arrêtés en lien avec des manifestations largement pacifiques survenues dans plusieurs villes pour protester contre un programme de télévision jugé offensant par la communauté azérie.
Le 7 mai, la police antiémeute aurait fait un usage excessif ou injustifié de la force pour disperser des manifestants à Mahabad, une ville à majorité kurde située dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, qui protestaient contre la mort d’une femme kurde à la suite d’une chute dans des circonstances non élucidées.

Droits des femmes
Les femmes ont continué d'être l'objet de discrimination, dans la législation – notamment en droit pénal et dans le droit de la famille – et en pratique. Les femmes et les filles ont également été confrontées à de nouvelles remises en cause de leurs droits sexuels et reproductifs, et de leur santé dans ce domaine. Le Parlement a examiné plusieurs projets de loi susceptibles de porter encore davantage atteinte aux droits des femmes, notamment le projet de loi visant à accroître le taux de fertilité et à prévenir le déclin de la population, qui bloquerait l’accès à l’information sur la contraception et interdirait la stérilisation volontaire. Le Parlement a adopté le 2 novembre les principes généraux d'un autre texte : le projet de loi global sur la population et l’exaltation de la famille. Si ce texte est promulgué, tous les organismes publics et privés devront, lorsqu’ils recruteront du personnel, accorder la priorité d'abord aux hommes ayant des enfants, puis aux hommes mariés sans enfant et enfin aux femmes mariées ayant des enfants. Cette loi risque aussi de conforter encore davantage la violence domestique dans son statut d'« affaire privée ».
Dans la pratique, les femmes ont continué d'avoir un accès réduit à des moyens de contraception modernes et abordables, les autorités n’ayant pas rétabli le budget du programme public de planification familiale supprimé en 2012.
Les femmes et les filles n’étaient pas suffisamment protégées contre les violences, sexuelles et autres, telles que le mariage précoce et forcé. Les autorités n’ont adopté aucune loi érigeant en infractions pénales ces pratiques, pas plus que d'autres formes de violence telles que le viol conjugal et les violences au sein de la famille. Les lois sur le port obligatoire du voile (hijab)permettaient toujours à la police et aux forces paramilitaires de harceler les femmes, de leur infliger des violences et de les emprisonner.
Les autorités ont subi des pressions locales et internationales les poussant à autoriser les femmes à assister aux matches internationaux de volley-ball masculin dans le stade Azadi de Téhéran, mais elles n'ont pas cédé à ces pressions du fait de l’opposition de groupes ultraconservateurs, notamment Ansar Hezbollah.

Peine de mort
Cette année encore, la peine de mort a été largement appliquée ; de nombreuses exécutions, y compris de mineurs délinquants, ont eu lieu, dans certains cas en public.
Les tribunaux ont prononcé de nombreuses sentences capitales, le plus souvent à l’issue de procès inéquitables et pour des infractions, par exemple celles liées à la drogue, qui ne relevaient pas des « crimes les plus graves » au regard du droit international. La majorité des personnes exécutées au cours de l’année avaient été condamnées pour des infractions à la législation sur les stupéfiants ; d’autres ont été exécutées pour meurtre ou après avoir été déclarées coupables de crimes définis de manière vague comme « l’inimitié à l’égard de Dieu ».
De nombreux prisonniers accusés de crimes passibles de la peine de mort n’ont pas été autorisés à rencontrer un avocat pendant leur détention durant l'enquête précédant le procès. Le nouveau Code de procédure pénale a abrogé l’article 32 de la loi de 2011 sur les stupéfiants, qui privait les personnes condamnées à mort pour des infractions liées à la drogue de la possibilité d’interjeter appel. On ignorait toutefois si les prisonniers condamnés avant l’entrée en vigueur du code auraient le droit d’interjeter appel.
Plusieurs dizaines de mineurs délinquants étaient toujours sous le coup d’une sentence capitale. Un certain nombre ont été de nouveau condamnés à mort après avoir bénéficié d'un deuxième procès en vertu des nouvelles directives sur la condamnation des mineurs figurant dans le Code pénal islamique de 2013. Amnesty International est en mesure de confirmer l’exécution d’au moins trois mineurs délinquants ; Javad Saberi, pendu le 15 avril, Samad Zahabi, pendu le 5 octobre, et Fatemeh Salbehi, pendue le 13 octobre. Selon des groupes de défense des droits humains, un autre mineur délinquant, Vazir Amroddin, ressortissant afghan, aurait été pendu en juin ou en juillet. En février, les autorités ont transféré Saman Naseem, condamné en 2013 pour un crime commis alors qu’il était âgé de 17 ans, dans un lieu tenu secret, ce qui a suscité l’inquiétude au niveau international et a fait craindre qu’il ne soit sur le point d’être exécuté. Après l'avoir soumis à une disparition forcée pendant cinq mois, les autorités l'ont finalement autorisé à téléphoner à sa famille en juillet, et ont confirmé à son avocat que la Cour suprême avait ordonné, en avril, qu'il soit rejugé11.
Le Code pénal islamique prévoyait toujours la lapidation comme méthode d’exécution. Au moins deux condamnations à mort par lapidation ont été prononcées, mais aucune exécution par cette méthode n’a été signalée au cours de l’année.

  1. Iran. Un producteur de télévision condamné à la prison à l'issue d'un procès inique : Mostafa Azizi (MDE 13/2272/2015) ; Iran. Un couple condamné à l'emprisonnement pour des infractions relatives à la sécurité nationale (MDE 13/2520/2015)
  2. Iran. Les lourdes peines de prison prononcées contre deux militantes mettent en évidence une injustice généralisée (nouvelle, 2 juin)
  3. Iran. Un syndicaliste de premier plan détenu illégalement : Ismail Abdi (MDE 13/2208/2015)
  4. Iran. La mort d’un syndicaliste doit inciter les autorités à remédier à des conditions de détention déplorables (MDE 13/2508/2015)
  5. Iran. Ablation de l’œil d’un homme condamné à être rendu aveugle, un châtiment d’une « cruauté extrême » (nouvelle, 5 mars)
  6. Iran amputates fingers of two men in shocking act of cruelty (MDE 13/1998/2015)
  7. Iran. Draconian amendment further erodes fair trial rights (MDE 13/1943/2015)
  8. Iran. Des militants torturés pour avoir brûlé un drapeau (MDE 13/2110/2015)
  9. Iran. Mohammad Ali Taheri condamné à mort (MDE 13/2245/2015)
  10. Iran. Une vague d’arrestations vise les militants arabes ahwazis (nouvelle, 28 avril)
  11. Iran. La famille d’un mineur délinquant, qui devait être exécuté il y a cinq mois, apprend enfin quel sort lui a été réservé (nouvelle, 13 juillet)