Le président du Comité des Affaires étrangères du
Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a averti dans une tribune
dans le Washington Times mercredi dernier, que les récents attentats
terroristes à Bruxelles devaient servir de prise de conscience pour l'Occident
et les pousser à adopter une stratégie efficace dans la lutte contre
l'extrémisme islamique.
Ci-dessous le texte intégral de la tribune de
Mohammad Mohadessine dans le Washington Times :
Le président du Comité des
Affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a
averti dans une tribune dans le Washington Times mercredi dernier, que les
récents attentats terroristes à Bruxelles devaient servir de prise de conscience
pour l'Occident et les pousser à adopter une stratégie efficace dans la lutte
contre l'extrémisme islamique.
Les attaques de Bruxelles
exigent une nouvelle stratégie
Les attaques impitoyables contre
l'aéroport et la station de métro à Bruxelles, qui ont tué au moins 31
personnes et en ont blessé des centaines, constituent des crimes contre
l'humanité à tous égards. Encore une fois, ils posent la question à laquelle la
communauté internationale a déjà été confrontée après le 11 septembre 2001 :
Comment répondre au terrorisme mené au nom de l'Islam ?
La bonne réponse serait
effectivement mettre fin à la croissance de l'extrémisme islamique violent. La
mauvaise réponse conduirait à toujours plus de menaces.
Dans mon livre de 1993, "Fondamentalisme islamique : la nouvelle menace mondiale", j'affirme que,
bien que les racines théoriques de ce phénomène diabolique remontent aux
premières décennies de l'Islam, ce n'est qu'après l'instauration de la
théocratie en Iran que le fondamentalisme islamique est devenu le menace
mondiale qu'il est aujourd'hui. Alors que les différences entre les
fondamentalistes chiites et sunnites sont minimes, ils ont un objectif majeur
commun : la création d'un "gouvernement islamique" appliquant la
"loi de la charia".
J'ai également soutenu dans ce
livre que seul l'islam démocratique posait un ultime défi aux interprétations
fondamentalistes.
À l'époque, mon livre a été
considéré comme une exagération rédigée par un adversaire du régime iranien.
Après les attaques terroristes du 11 septembre, le monde a été directement
témoin de la brutalité du fondamentalisme, mais les Etats-Unis ont néanmoins
gaffé avant, ils ont fait une erreur stratégique majeure en envahissant l'Irak.
Comme de telles erreurs ont été
commises, l'Iran a réussi à dominer l'Irak. Cette circonstance a été exploitée
par Téhéran pour se projeter comme puissance croissante au Moyen-Orient. Parce
que Téhéran est le cœur de l'intégrisme. Téhéran a jeté les bases de
l'émergence et de la propagation de Daech en tant que contrepartie sunnite au
fondamentalisme chiite de l'Iran.
Quinze ans après, l'Europe fait
face à ce qui pourrait être son propre 11 septembre. Et Téhéran est une fois de
plus prêt à saisir l'occasion, sans le poids de ses sanctions, avec les coffres
déjà pleins de dizaines de milliards de dollars d'argent neuf.
La solution à l'intégrisme
islamique n'est pas l'engagement avec son mécène en Iran ; c'est exactement le
contraire. Et cela doit inclure un soutien sans faille à l'éviction du
président syrien Bachar al-Assad en Syrie. Après tout, la brutalité de M. Assad
et le sectarisme iranien sont les principaux contributeurs au paysage social
qui a permis à Daech d'attirer plus de sunnites à son idéologie extrémiste.
Retirez ces conditions, et l'idéologie et les tactiques de Daech s'effondreront
rapidement.
L'année dernière, le président
français François Hollande a déclaré que si les Etats-Unis n'avait pas fait marche
arrière le 11 août 2013 dans la punition de M. Assad pour ses attaques
chimiques, l'attaque terroriste Charlie Hebdo n'aurait probablement jamais eu
lieu. Peut-être que les attaques du 13 novembre dernier à Paris ne seraient pas
arrivé non plus. Et maintenant le sang d'innocents a coulé à Bruxelles.
M. Hollande était sur place.
L'Occident (et notamment les Etats-Unis) devrait concentrer ses efforts sur
l'éviction de M. Assad au lieu de regarder au mauvais endroit pour trouver de
l'aide contre des menaces, comme celle de Daech. Les efforts de lutte contre
Daech seront vains sans le renversement de M. Assad.
Le chef suprême du régime iranien
Ali Khamenei, ses marionnettes irakiennes et Bachar al-Assad, ont créé un
terrain fertile pour la propagation de Daech, en tuant selon certains rapports
470 000 personnes en Syrie et en marginalisant et en aliénant les sunnites en
Irak.
Sous la surveillance de
Washington, Bagdad et Damas sont devenus des champs de la mort pour la Force
Qods iranien et ses milices criminelles. Sans une alternative viable, les
sunnites ont été contraints de choisir entre ces criminels et Daech. Le
remplacement Assad et de ses partisans iraniens par un gouvernement modéré et
inclusif donnerait à la population sunnite une véritable alternative.
Il ne faut pas oublier que comme
outil clef de M. Assad, les mollahs iraniens, affaiblis et plus vulnérables
après les fausses élections législatives, ont dû concéder le cessez-le-feu en
Syrie. Une approche ferme des Etats-Unis et de ses alliés européens peut
renforcer le cessez-le-feu fragile en Syrie, en ouvrant ainsi la voie à suivre
pour les négociations de Genève. Dans le cas contraire, le cessez-le-feu sera
l'occasion pour Téhéran de provoquer un autre massacre d'innocents en Syrie.
Il n'y a pas de doute que le
renvoi de M. Assad puisse marquer le début d'une stratégie qui pourrait
finalement conduire à la paix pour tous les peuples de Syrie, d'Irak et d'Iran.
Cela éliminerait également une menace sérieuse pour l'Europe.
Les Etats-Unis et l'Europe sont
confrontés à une décision historique. Les victimes des attentats horribles de
Bruxelles ne seront pas morts en vain si ces gouvernements choisissent de
poursuivre une véritable solution aux crises syrienne et irakienne. Toute autre
voie d'action sera jugé sévèrement par l'histoire.
• Mohammad Mohadessine est président du comité des Affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne.